Journées des plantes de chantilly

Horloge Du 11 au 13 octobre 2024
10h à 18h
LocalisationParc du Château de Chantilly

Ici, l’ambiance est proustienne. Jardin d’Antan est un spécialiste de l’antiquité de jardin qui s’est diversifié en faisant rééditer des meubles Arras, fabrique active dans les années 1900, qui avait disparu en 1930. Bancs, fauteuils, tables de jardin, serre de style 1900, volière, « gloriettes » sont en fer forgé, et arborent ce côté nostalgique et désuet qu’on se plaît à imaginer au jardin de Combray. On n’est pas loin d’entendre le «double tintement timide, ovale et doré de la clochette pour les étrangers»… Allées de châteaux ou jardins de plus modestes dimensions y trouveront forcément leur bonheur.

« Il fut pour moi l’un des plus grands pépiniéristes que j’ai eu la chance de rencontrer » : ainsi s’exprimait, à propos de Jean-Pierre Hennebelle, la princesse Greta Sturdza, créatrice du Vastérival et vice-présidente de la Royal Horticultural Society ainsi que de l’Association des Parcs Botaniques de France. C’est en effet au début des années 1960 que Jean-Pierre Hennebelle a créé une pépinière rare en son genre, en perpétuel changement, à l’image d’un jardin où s’entremêlent diversité et poésie. Père d’un grand nombre de plantes illustres, il a ainsi donné naissance au Malus ‘Comtesse de Paris’ en hommage à ses nombreuses visites, ou encore la célébrissime Pulmonaria angustifolia ‘Majesté’. La pépinière, maintenant aux soins de ses fils Nicolas et Jean-Loup Hennebelle, affiche des milliers de variétés mises en scène sur les trois kilomètres d’allées d’un jardin exubérant, riche et coloré, suivant les thèmes des saisons, des arbustes à parfum, des feuillages colorés…

«Mes clients sont contents, ils reviennent, alors je suis content !» Cette petite phrase anodine en apparence, résume la philosophie de Paul Geens : aimer son travail et aimer satisfaire ses acheteurs. Dans les années 90, il reprend la pépinière ouverte par son père une quarantaine d’années auparavant. Les agapanthes – «fleurs d’amour» littéralement en grec – font bonne figure au milieu des allium, des fritillaria et des pivoines dont il s’est fait une spécialité. L’agapanthe, toujours séduisante avec sa hampe florale jaillissant d’une touffe de feuilles, est aujourd’hui très à la mode. Mais Paul Geens a été un des premiers à en produire et la qualité, chez lui, est toujours au rendez-vous. C’est à dire qu’elles fleurissent dès la première année et qu’elles sont «pour la vie», précise-t-il, «comme celle qu’un mari offre à sa femme, en Afrique, le jour de son mariage». C’est d’ailleurs grâce à la qualité de ses plantes et ses bulbes que notre pépiniériste a acquis sa notoriété. Parmi ces derniers, des classiques – perce-neige, crocus, tulipes, jacinthes. Ne font-ils pas le bonheur de tous quand on les voit pointer après leur long sommeil hivernal dans les pelouses ou les sous-bois, en embaumant l’air !

On connaissait cette pépinière sous le nom de Hostas & Zo. Dirk Scheys en était le responsable. Elle était implantée en Belgique. En 2012, elle déménage dans le nord de la France et est rebaptisée Pépinière des Deux Caps. Dirk, passionné de botanique depuis son plus jeune âge, franchit un nouveau cap. Après l’achat d’une partie de la fameuse collection d’Ignace van Doorslaer, il a créé sa propre pépinière en hostas et heuchères. C’était en 2001. Voilà qu’il vient de l’enrichir de la collection d’agapanthes du même Ignace. Trois plantes d’ombre, mi-ombre et plein soleil, qui s’associent à merveille au jardin. Les premières avec leur feuillage décoratif en font un bon couvre sol. Les secondes apportent une infinie palette de couleurs du printemps à l’hiver. Les hybrides et les qualités de ses obtentions, comme Heuchera ‘Blackout’, Heuchera ‘Binoche’ et Heuchera ‘Birkin’ sont reconnus aujourd’hui jusqu’en Amérique. Quant aux troisièmes, avec leurs grandes fleurs qui s’épanouissent au bout d’une longue tige et dont on ne cesse de créer de nouvelles variétés, elles séduisent de plus en plus.

Voici plus de vingt-cinq ans que les pépinières Demoinet produisent, non loin de Compiègne, des plantes vivaces appréciées des professionnels de la région comme des amateurs avertis. Loin du goût de la performance pour la performance et de la recherche de la nouveauté à tout prix, Éric Demoinet aime à cultiver les grands classiques (1200 à 1500 variétés tout de même, dont quelque 50 asters et 70 géraniums) et les valeurs sûres, des plantes testées et « qui marchent bien ». Se définissant comme un « petit généraliste », travaillant dans un cadre toujours artisanal, il offre cependant en particulier une gamme de plantes d’ombre. À Chantilly, les Demoinet apportent toujours une grande variété de plantes fleuries, parmi lesquelles leurs favorites restent Ligularia stenocephala ‘The Rocket’ et Aster amellus ‘Breslau’.

Voilà un drôle de fidèle des Journées des Plantes, tout en paradoxes et en clins d’oeil : amoureux de l’Italie, Olive Delanoy s’avoue bien plus touché par le charme des dames romaines que par celui des jardins de Boboli ou des cyprès de la villa d’Este ; horticulteur, il rêve de lointains voyages ; jardinier, il se passionne pour la décoration intérieure et les magazines de la maison ; Parisien émigré à la campagne, il est cependant resté voisin de la capitale «parce que c’est une ville si belle»… On l’aura compris : Olive Delanoy est par-dessus tout un esthète, toujours à la recherche du beau qui est pour lui l’essentiel. Telle est sa singularité. Ainsi, au printemps, il ne vous proposera pas deux ou trois géraniums plus ou moins vermillon, l’ordinaire de nos balcons — non, mais des dizaines de variétés de pélargoniums multicolores et odoriférants, et des plantes parfaitement inattendues pour surprendre nos jardinières. L’automne et l’hiver sont la saison des végétaux séchés, des gousses et des graines baroques, à peu près jamais vues sous nos latitudes. En bref, tout ce qui sort de l’habituel, du déjà vu et du rebattu, tout ce qui fait l’air du temps s’est, dirait-on, donné rendez-vous chez Olive Delanoy !

Thierry Delabroye a commencé il y a 31 ans avec une pépinière consacrée aux légumes puis aux annuelles. Passionné par les vivaces, c’est à cette culture qu’il se consacre dorénavant entièrement avec sa femme. Chez lui, la passion n’est pas un vain mot. Il faut l’écouter parler pour en être immédiatement convaincu. Aujourd’hui le couple avoue un goût particulier pour les plantes « belles toute l’année », pas de celles qui offrent une floraison spectaculaire puis se fanent en 15 jours ; mais de celles qui envoûtent aussi l’hiver avec leur feuillage persistant et font leurs premières fleurs au printemps. Thierry et Sandrine hybrident leurs plantes à la main pour proposer chaque année de nouveaux coloris. Ils aiment aussi créer de nouvelles variétés de vivaces. Les épimediums, les heuchères et les Helleborus, par exemple, plantes de sous-bois avec leur feuillage qui se colore parfois de rouge pourpre en hiver, obtenu par croisement entre variétés botaniques chinoises. Des centaines de semis sont ainsi effectués tous les ans dans leur pépinière. Leurs plus belles réussites ? l’Heuchera ‘Caramel’ et l’Heuchera ‘Citronnelle’, une mutation de la première, plantes vendues sur la planète entière.

Pommes, poires, pêches, nèfles, coings, abricots, cerises, prunes… les pépinières du Clos Normand ressemblent davantage à un grand verger où toutes les gourmandises sont autorisées. Rares sont ceux qui se spécialisent dans ce type de production. Mais, pour cette entreprise familiale lancée par M. et Mme Guérault en 1990 et reprise par leur fille et son mari, Isabelle et Thierry Garnier, pas question de laisser tomber ce qui est devenue une vraie passion. D’année en année, la pépinière s’embellit. Et s’adapte aux petits jardins de sa nouvelle clientèle en proposant des fruitiers formés : palmettes verriers 4 branches (ou espaliers), 1/2 tiges et basses tiges (ou fuseaux). La famille, qui à l’origine vendait sur les marchés, a acquis une solide réputation par la qualité des arbres fruitiers et une large gamme variétale récente et ancienne, comme la pêche blanche «Grosse Mignonne», remise au goût du jour.

Avec pas loin de trente nouveautés par an, les éditions Citadelles & Mazenod font un peu figure d’exception dans le paysage éditorial français en matière d’histoire de l’art. En 2014, elles ont fêté la parution du 44ème volume de la collection « Art et Grandes Civilisations», avec la parution de l’Art du cinéma, collection reconnue comme la référence essentielle en histoire de l’art. Depuis 1984, elles ont ouvert quelques départements dont « Art et Nature », avec un livre événement « L’Herbier des quatre saisons » dont le succès ne s’est jamais démenti. Chacun de ses titres redonne à voir de grands ensembles illustrés anciens sur la nature. Citadelles & Mazenod publient encore des ouvrages consacrés aux artistes majeurs de l’art occidental – Hopper, Vermeer, Rodin, Bosch, et récemment Vélasquez – réunis dans la collection « Les Phares ».

 

Dans cette pépinière située à mi-chemin entre Paris et Chantilly (25 km) et héritière d’un savoir-faire plus que centenaire, ce sont quelque six cents espèces et variétés ligneuses qui sont mises en culture, avec une prédilection pour les beaux et forts sujets (on pourra trouver ici des conifères mesurant jusqu’à une dizaine de mètres de hauteur). Cent hectares de production de pleine terre portent des arbres transplantés jusqu’à 60-70 cm de circonférence, des arbres tiges : cent cinquante espèces et variétés, des cépées, des arbustes caducs et persistants : trois cents espèces et variétés ; des plantes de haie, des conifères transplantés et des arbustes, des arbres fruitiers de variétés récentes et anciennes en tiges, demi-tiges et fuseaux, des fruitiers formés : verrier, U simple, U double, cordon simple, cordon double, ainsi que des fruitiers transplantés. Une production hors-sol de 70 000 conteneurs, de 3 à 50 litres comprend de son côté des arbustes caducs et persistants, des conifères de rocaille, des plantes grimpantes et des plantes de haie (trois cents espèces et variétés cultivées).

scrollup arrow